
Les chaînes d’approvisionnement pour les industries du bois, du café et du caoutchouc des pays devraient être confrontées à de nombreux défis pour respecter le nouveau règlement anti-déforestation de l’Union européenne (EUDR). Cependant, pour le Vietnam, c’est aussi une occasion pour élargir le marché d’exportation.
Selon l’EUDR, 100% des produits agricoles du Vietnam, lorsqu’ils sont importés sur le marché européen, ont besoin d’informations sur le Système de positionnement mondial (GPS-Global Positioning System) sur chaque jardin. C’est la base pour confirmer le risque de déforestation grâce au systèmes de surveillance par télédétection.



Le bois et ses dérivés, le café et le caoutchouc sont les principaux produits d’exportation du Vietnam vers le marché européen, avec un chiffre d’affaires de plus de 2,3 milliards d’euros. Le café représente 47,5 %, le bois 35,2 % et le caoutchouc 17,1 %. Par conséquent, le Vietnam sera nettement affecté lors de l’application de cette réglementation.

S’exprimant lors d’une conférence à Hanoï sur ce sujet le 29 juin 2023, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Le Minh Hoan, a affirmé l’engagement du Vietnam à promouvoir la croissance verte : “Nous nous engageons toujours à préserver une planète verte et à être responsable devant 100 millions d’habitants. Les nouvelles réglementations de l’UE nous aideront à renforcer notre responsabilité envers le monde. La croissance verte est une attitude, pas un slogan”.

Toujours lors de cette conférence, Mme Florika Fink-Hooijer, directrice générale de la Direction général de l’environnement de la Commission européenne (CE) a exprimé l’engagement de l’UE à soutenir le développement durable du Vietnam pour s’orienter vers le même objectif de résoudre efficacement les problèmes environnementaux.

Nguyen Do Anh Tuan, chef du Département de la coopération internationale, ministère de l’Agriculture et du Développement rural, a affirmé que le Vietnam se concentrerait sur le développement des secteurs d’une manière plus durable, plus verte et globalement responsable, augmentant ainsi la compétitivité des produits agricoles vietnamiens dans l’UE, ce pour créer ainsi des opportunités pour changer les moyens de subsistance des agriculteurs.




Actuellement, le Vietnam dispose d’un Cadre de plan d’action national pour le secteur agricole vietnamien pour répondre à l’EUDR et la plupart des produits de base du Vietnam, en effet, répondent aux normes de l’EUDR.

Nguyen Nam Hai, président de l’Association vietnamienne du café et du cacao (Vicofa), a déclaré que l’industrie vietnamienne du café restait encore modeste, à l’échelle de familles, avec environ 1,2 million d’unités. Les familles possédant moins de 0,5 ha sont nombreuses, donc la traçabilité est très difficile. Cependant, les entreprises, les associations et même les autorités se sont affirmées prêtes à relever ce défi et à saisir les opportunités qu’il apporte.
Selon Mme Tran Quynh Chi, directrice régionale pour l’Asie – Programme de paysage durable, de l’Initiative pour le Commerce Durable (IDH-the Sustainable Trade Initiative), les exigences de l’UE en matière de traçabilité des produits jusqu’au jardin entraîneront davantage de coûts pour les entreprises en matière de gestion, de stockage et de transport.




Actuellement, de grandes entreprises, en particulier étrangères, ont édifié leur propre base de données pour prouver que leurs produits répondent aux exigences de l’UE. IDH se coordonne avec un certain nombre d’entreprises nationales pour tester la traçabilité dans trois grands districts de culture du café avec 110.000 hectares.
À partir des tests, le coût et la capacité à répondre aux exigences seront calculés et à partir de là, des solutions et des informations seront partagées avec l’UE. De plus, les ministères, les secteurs et les localités doivent s’allier pour disposer d’une base de données et faciliter la traçabilité du café jusqu’au jardin.


Nguyen Do Anh Tuan a souligné que les entreprises et les associations devraient avoir une conscience claire sur cette question et établir un processus de guide, en particulier dans l’élaboration des données d’information et la fourniture des informations. À partir de ces données, les entreprises pourront réduire les coûts dans l’établissement des codes de zones de culture et dans la traçabilité des produits. Il fait avoir une coopération entre l’État, les entreprises et les agriculteurs avec le soutien des organisations de développement nationales et étrangères dans ce processus.
Selon Nguyen Do Anh Tuan, outre son engagement à soutenir le secteur forestier vietnamien dans la période 2023-2027 à travers un programme visant à réduire ou à prévenir la déforestation et à lutter contre la dégradation des forêts en renforçant la conservation, la restauration et la gestion de la forêt durable, l’UE s’est aussi engagée à continuer d’avoir des programmes de soutien pour d’autres secteurs afin d’améliorer leur capacité.
Le respect des réglementations de l’EUDR sera un autre effort du Vietnam pour répondre au changement climatique, à la protection de l’environnement et au développement économique.
S’exprimant lors de la 26e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), tenue au Royaume-Uni fin 2021, le Premier ministre Pham Minh Chinh a affirmé que le Vietnam “n’échange pas l’environnement pour poursuivre sa croissance”./.
